Flash zical#43 - 21/10/2016 - Tsiry Ny Aina - Quartier Libre - Bordeaux

Ce soir là carte blanche au pôle de l'Accordeur avec Tsiry Ny Aina. Il continue de donner vie à des scènes folk intimistes. Cette touchante fragilité mélancolique véritable se dégage réellement de cette musique folk teintée de rythmes. En repoussant ses propres limites de façon salutaire, il a une exigence artistique et un goût prononcé et passionnant pour la musique. Celle- ci est contenue et inspirée avec des arpèges acoustiques émouvants. Il prend son temps, amène progressivement une profondeur et une âme à sa poésie. Avec son compère, il nous l’offre comme un remède à la tristesse, à une ode à l’amour et à la vie tout simplement avec ses ambiances légèrement tourmentées...

En bonus : vous pourrez échanger avec lui avant et après le concert autour d'une auberge espagnole. ------

photos et text : Marie Corbal

LA RENTREE MUSICALE @ le club house

Forcément attendus à la rentrée depuis un moment au Club House, Jesse Sheehan, High Square County et Milos Unplugged accaparent la scène avec des voix si particulières. Elles rendent possible cette belle aventure sonique. Après différentes escapades, ils se retrouvent et il y a fort à parier qu’ils vont nous faire succomber avec une musique énergétique renouvelée et un enthousiasme intact. Le pire dans tout ça : c’est qu’aucun d’eux ne se ressemble et ne soit mauvais. On ne peut jamais les blâmer. 

Jesse Sheehan est bien mystérieux avec son envolée d’une hauteur inattendue. Entendre sa voix à nu dès le début est un choc. Il n’y a pas d’ombre autour de lui pour se cacher. Aucune distance entre sa voix poignante et le mouvement permanent de ses mélodies. L’intime et l’universel sont mélangés et cohabitent sans difficultés à l’intérieur d’une même chanson. 

Avec High Square County on navigue entre douceur et véhémence dans une musique teintée de folk authentique à la légèreté assumée. Ce vent de liberté est vivifié avec des titres s’enchaînant dans un tourbillon. Quand il s’agit de marier la ribambelle d’instruments ils font certainement la joie de ceux qui chérissent tendrement le folk et des nostalgiques. S’il puise quelque part et s’inspire du vécu, l’impression qu’il nous laisse est celle d’une quiétude profonde. 

Le nomade Milos Unplugged est revenu avec des compositions qui glissent moelleusement dans nos oreilles. Après tant de chemin parcouru, le groupe est toujours là, l’esprit également. Compte tenu des variations mélodiques et rythmiques, on se laisse emporter et imaginer une multitude de choses en un rien de temps.

Des voix chaudes, capable de transmettre des émotions sans jamais tomber dans l'excès. La qualité de production agit bien comme une drogue volatile que l'on ne sent pas venir… 

J’ai comme l’impression de répéter dans mes chroniques. N’en doutez pas, ne doutez pas d’eux. Ces derniers sont toujours en équilibre avec des personnalités hors du commun et de la musique débordante, poétique et brute. Leurs instincts musicaux font également des merveilles et on en devient vite accro. Ils sont dévoués avec leur bienveillance artistique et leur aura omniprésente. Il n’y alors aucune raison et aucune manière de ne pas vibrer. Tendez l’oreille ! 

17/09/2016 – Report et photos de Marie Corbal.

Quelques heures rythmées aux Vivres de l’Art

Qu’est ce qui me pousse à m’intéresser et surtout à aimer la musique rom ? Mon intérêt est avant tout musical voire la joie qu’elle transporte et mes souvenirs lycéens avec des roms et des gitans…. Ce n’est pas seulement pour les persécutions qu’ils subissent, mais aussi pour la richesse de leur histoire musicale. 

Cette musique et la fabrication des émotions sont l’art de ce peuple nomade. Il emporte des instruments et des œuvres tout au long de leur errance. 

J’ai été invitée à participer de nouveau à fêter Ederlezi – la grande fête du printemps rom illuminant le ciel d’hiver et célébrée en Europe depuis des millénaires – autour d’une petite exposition photo argentique noir et blanc « Chemin du phare. Portrait d'un squat rom », d’un excellent gigantesque méchoui Rom en musique et de l’orchestre Chakaraka. 

Le groupe rom bordelais Orchestra Chakaraka excelle dans le rapport entre la zic et l’humain. Cette folie sonore est dévastrice. Elle est majoritairement instrumentale et ponctuée de temps en temps par la voix de Gocho. 

Dès que les zicos saisissent leurs instruments, c’est un déluge de sonorités. J’ai fortement ressenti aussi bien de l’énergie animée que de la nostalgie blessée. Ce côté festif me rappelle bien certains films d’Emir Kusturica (Le Temps des gitans) et ceux de Tony Gatlif (Gadjo Dilo, Vengo, Transylvania, Latcho Rom). La maîtrise spontanée zicale déclenche une ambiance survoltée et carnavalesque avec des accents différents : un public debout tapant en cadence des pieds et des mains et dansant sous les airs bulgares. 

Il en résulte que ces « invisibles » continueront à frapper fort avec des valeurs humanistes qui nous échappent de plus en plus aujourd'hui… Elles contribuent à la tonicité de leur culture à la richesse inépuisable sur un plan sonore. On ne peut étouffer leurs voix malgré leur errance perpétuelle… 

Samedi 21 mai 2016 – Vivre éderlezi#2 – Les Vivres de l’Art - Report et photos de Marie Corbal. 

LE CHOC DES ESPACES TEMPORELS

Un air chaud, remontant de très loin, souffle ce soir au Quartier Libre avec Mister B Alone et The Deadman Trio. Ils ne passent pas inaperçus en étant invités à se produire. Dès les notes initiales, leurs routes convergent vers une seule source : le blues dans tous ses états avec des chansons organiques dans sa formule large et éclectique. 

Comme tout événement organisé par La Cassette, celui-ci débute avec Mister B Alone. Il introduit des douces notes issues des terres ancestrales du blues. Bien qu’il soit en parfait contrôle de sa guitare avec sa voix, il est un véritable poète aux compositions personnelles. Celles ci transmettent quelques variantes de l’esprit du blues acoustique avec des sonorités brutes et accomplies. Il se livre comme jamais et sa zic met en lumière sa sensibilité et son inspiration, De ce voyage sobre et authentique un effet apaisant en découle. 

L’ambiance change totalement avec The deadman trio (Julien Perugini/Hugo Berrouet/Tbone). Il attaque fort avec des titres accrochants et percutants en brouillant les cartes et en alliant le blues avec divers genres musicaux.

Un processus de création originale : utiliser les racines du blues en les habillant avec une contrebasse et une batterie. En introduisant des touches de lapsteel (Henri Caraguel) et de guitare (Mister B. Alone) il ne fait que rendre les sensations agréables et cohérentes. 

Quand Mister B. Alone et the deadman trio rappellent le root du blues et leurs liens avec les cousins américains cela donne 1 heure de zic endiablée avec des variations innombrables laissant une infinité de chansons mémorables. Sachez bien qu’il n’est pas nécessaire de connaître l’encyclopédie du blues pour apprécier les 12 notes emblématiques. Avec fluidité et élégance, le blues revisité  s'épanouit et s'étend dans cet espace où le temps semble sans mesure… C'est un subtil mélange de traditionnel et de modernité qui brille par les énergies solaires, lunaires et les engagements de ces artistes. Les pionniers du blues Robert Johnson, Muddy Waters, Bessie Smith, et John Lee Hooker les saluent. 

Vendredi 15 avril 2016 – La Cassette Party #2 - Quartier Libre - Report concert de Marie Corbal. Photos de Milos Asian & Marie Corbal